Mission à court terme avec effet à longue durée
L'expérience sur place ne reste pas sans effet
Qu'est-ce qui motive une jeune personne d'accomplir une mission de courte durée ? Souvent, c'est la curiosité d'apprendre quelque chose de nouveau et d'inconnu. Quitter sa maison, allez dans une terre inconnue ! Ou alors est-ce une année qu'on consacre à Dieu, quoique cela ne soit pas tout à fait correct, puisqu'on ne vit pas seulement une année avec Dieu surtout quand on lui a donné toute sa vie !
Une telle mission à court terme est assez intense. On apprend à mieux se connaître. On a une autre relation avec Dieu, puisqu'on s'aperçoit qu'on dépend totalement de LUI en toutes choses. Ce n'est pas un principe d'avoir toujours de l'électricité et de l'eau. De plus, on fait connaissance avec une nouvelle culture, et aussi on apprend une nouvelle langue.
Ici au Tchad chacun « doit » apprendre l'Arabe pour pouvoir avoir des conversations avec les gens qui nous entourent. On apprend à aimer et à apprécier les habitants. Les personnes qui s'engagent pour une mission de courte durée enrichissent notre équipe. Chacun possède des capacités et des dons différents. Mais comme ça arrive souvent, les 10 mois de présence sur place passent très rapidement et déjà on se retrouve dans l'avion de retour à destination de l'Europe. On souhaiterait tellement rester sur place. J'ai vécu cela moi-même, lorsque j'étais au Cameroun pendant 8 mois. Je peux conseiller à tout le monde de prendre une « année sabbatique dans l´école du Seigneur » après le bac ou la formation professionnelle.
Une mission à court terme ne reste pas sans effet. Chez moi non plus cela n'a pas été le cas. Chez beaucoup de jeunes, les études suivent le temps scolaire. J'avais déjà ma formation en vue mais je voulais acquérir encore des expériences professionnelles avant d'aller éventuellement encore une fois en Afrique.
En 2007/2008 j'étais au Nord du Cameroun. En fait, je suis enfant de parents missionnaires et j'ai grandi en Afrique du nord. Mais je voulais voir moi-même ce que cela signifiait de travailler en tant qu'aide-soignante en Afrique Noire, puisque la mission m'a toujours intéressée.
La mission n'est pas seulement quelque chose pour des chrétiens « particuliers » qui connaissent leurs dons spécifiques et la Bible par cœur. Dans Matthieu 28/18-20 Jésus a dit à ses disciples : « Tout le pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde. »
Jésus a dit cela à des gens totalement normaux comme vous et moi. Ils avaient également leurs points faibles et leurs défauts. Mais Jésus nous affirme qu'Il est toujours avec nous. Il a le pouvoir au ciel et sur la terre. Il veut utiliser des gens « normaux » comme toi et moi, si nous l'acceptons. Chacun à sa place, celle que le Seigneur souhaite pour lui.
Il y a deux ans, quand je me suis à nouveau posé concrètement la question, si je devais repartir en Afrique, le verset 3 du le Psaume 96 est devenu important pour moi : « Racontez parmi les nations sa gloire, parmi tous les peuples ses merveilles ! »
Après beaucoup de temps de prières et d'entretiens, il est devenu clair pour moi que j'irai dans l'orphelinat Bakan Assalam à Abéché ! J'y suis maintenant déjà depuis 1 an et demi. Je ne peux que m'étonner comment Dieu me donne la force, la sagesse, l'amour et la joie pour ce travail. Même si je me sens parfois incapable ou inutile.
Dans un pays musulman, il est important de montrer une présence sur une longue durée. Ici, les relations avec les gens sont extrêmement précieuses pour apporter aux habitants la Bonne Nouvelle. Beaucoup de portes sont ouvertes. Bien sûr, tout d'abord on apprend la langue et aussi la culture pour atteindre les gens. En tant que femmes, nous allons chez les dames et les hommes vont chez les hommes.
Par le biais du travail social dans l'orphelinat, nous sommes en contact avec beaucoup de personnes diverses : des enfants, des jeunes, des hommes, des femmes. L'organisation de son emploi du temps est également important ici, puisqu'il y a toujours du travail. Merci de prier pour notre équipe pour que nous n'oubliions pas d'apporter l'Evangile à côté de tout notre travail.
Beaucoup de personnes entendent l'Evangile par notre service au travers des films et des histoires bibliques mais ce qui est primordial, ce sont les contacts personnels et les visites à domicile.
Dernièrement, je me suis occupée d'une famille de réfugiés avec un enfant né prématurément. Pour la première fois dans leur vie, la jeune maman et la grand-mère ont entendu l'Évangile dans leur langue maternelle. Elles m'ont demandé plusieurs fois de leur passer de nouvelles cassettes. Elles étaient réellement émues ! De tels événements sont encourageants. Alors, cher lecteur, comment participeras-tu lorsqu'on dit « Allez » ?
(Une équipière d'AMI-p au Tchad)